A la demande de l’association de la protection du lac des îles, Mme Louise Nadon, Biologiste au MFFP, est venue présenter en septembre 2018   la situation du touladi et le plan de gestion du ministère. Nous vous présentons une synthèse de cette présentation (note 2).

Deux situations similaires : Lac des Îles et Grand Lac Nominingue

Suite à cette présentation, de nombreux pêcheurs se sont questionnés sur le fait de considérer le Lac des Iles comme lac à touladi, étant donné la faible population de cette espèce en 2016 et les contraintes occasionnées par le plan de gestion du MFFP. Les administrateurs de l’APLI ont effectué lectures et recherches et vous en présentent les constats. L’un de ceux-ci est que des situations similaires sont vécues dans 2 lacs de la région, populaires auprès des pêcheurs, soit le Lac des Îles et le Grand Lac Nominingue.

La situation du touladi au Lac des Îles

Entre 1988 et 2010, 47 900 alevins de touladi (oui, vous avez bien lu : 47,000!) furent déposés dans le lac. De ce nombre, 35 920 étaient marqués (il faut avertir un agent de la faune si on en capture un!). En 2016, quelques 750 alevins furent aussi relâchés dans le lac. On pourrait donc s’attendre à ce qu’il y ait du poisson! Du moins, quelque part ailleurs que dans l’assiette!

En 2016, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP)  a lancé, sur le Lac des Îles, une opération de pêches expérimentales à deux volets: une pêche au touladi (la précédente ayant eu lieu en 2005) et une pêche avec filet à communauté (Les filets à petites mailles sont utilisés lors des

inventaires réalisés dans les communautés dont les poissons sont de petite taille afin de recueillir le

plus d’espèces possible. Dix-sept emplacements pour les filets à communauté (tous les types de poissons) et 16 emplacements pour les filets à touladi furent choisis au hasard dans l’habitat préférentiel de l’espèce. Les filets furent déposés dans la zone du lac qui correspond aux critères des espèces entre la mi-août et la mi–septembre 2016.  La profondeur maximale, pour les filets, fut de 38,2 mètres mais la profondeur moyenne fut de 11,3 mètres. L’habitat visé, pour le touladi, correspondait à une profondeur entre 8 m. et le fond du lac. La transparence du lac s’établit à 6,5 m.

Donc, lors de la pêche expérimentale de 2016, on s’attendait à trouver de jeunes poissons (par exemple, ceux relâchés en 2007 et en 2010) et de vieux poissons (ceux des années antérieures) dans les filets (après tout, il y en a eu 47 000 mis à l’eau!). Or la pêche fut différente : on a recueilli un total de 17 touladis (!) : seulement 4 étaient matures et mesuraient 50 cm et plus. Aucun spécimen de 7 ans et plus ne fut recueilli et ce,  malgré les ensemencements de 1993 à 2010. Donc pour 47 000 alevins, la récolte est très maigre.

Conclusions et actions au Lac des Îles

Mme Nadon tire deux conclusions : la première sur les résultats des pêches, la seconde sur la réglementation.

CONCLUSION

Résultats des pêches expérimentales en 2016

  1. L’alimentation du touladi est essentiellement composée de poissons : de la perchaude, des corégonidés et des cottidés, populations à forte croissance;
  1. Parfois consommée par le touladi, la perchaude est l’espèce dominante dans la zone littorale. Les corégonidés, dont le cisco de lac, sont les espèces dominantes dans l’habitat préférentiel du touladi;
  1. Le touladi se reproduit entre l’âge de 8 et 10 ans;
  2. Le recrutement naturel semble encore présent, mais faible, possiblement freiné par les limites de l’habitat;
  1. Il n’y a presque plus de touladis matures en raison de la surexploitation par la pêche;
  2. La CPUE (capacité de capture par unité d’effort) du touladi est toujours inférieure à 1,5 poisson par filet, soit à 1,1 par filet.

CONCLUSION

Règlementation au Lac des Îles

  • Remise à l’eau des poissons de 50 cm (longueur à la fourche) depuis 2002;
  • Mise en place du « 0 gardé » en 2014 lors de l’adoption du plan de gestion (basée sur les résultats de 2006 = CPUE1 de 1,4);

Le plan de gestion du touladi (MFFP) indique que :

  • le « 0 gardé » est obligatoire lorsque les résultats sont inférieurs à 1,5 touladis par filet.
  • Lorsque la population sera rétablie, la limite de taille à instaurer sera de 55 cm, correspondant à une croissance rapide de cette espèce et à une alimentation ichtyophage (poissons).
  • À venir : Ensemencements de soutien de 2019 à 2033 (730 touladis d’un an (et) + à tous les deux ans pendant 14 ans);
  • À venir : fermeture de la pêche d’hiver à toutes les espèces à partir de 2018.

1-note NDLR : CPUE est un indicateur de croissance. S’il est inférieur à 1,5, il y a une remise obligatoire à l’eau (réf diapo 7)

2- note NDLR : la présentation de Mme Louise Nadon sera placée sur le site www.lacdesiles.info, dans les prochains jours.

https://mffp.gouv.qc.ca/la-faune/plans-de-gestion/touladi/.

 

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